Gabriel Persoons

MES IDÉES POLITIQUES

UNE CROISSANCE ECONOMIQUE SAINE

Ces dernières années, la croissance économique fait débat, voire est remise en question.

Il est exact que le PIB comme instrument de mesure de la richesse d’un pays a vieilli. Il ne tient compte ni de l’utilisation raisonnable des ressources, ni de l’impact négatif de l’activité humaine sur l’environnement, ni encore de l’amélioration de la qualité de vie des habitants.

Il n’en demeure pas moins que pour mener des politiques publiques, il faut des moyens financiers. Ces moyens, l’état les capte essentiellement sur la richesse créée par les citoyens, que ce soit au travers de la TVA, de l’impôt sur les personnes physiques, ou de l’impôt sur les sociétés.

C’est avec cet argent que les pouvoirs publics peuvent mener des politiques telles que l’enseignement, la recherche, le financement des infrastructures et des soins de santé, … L’argent des pouvoirs publics provient directement de la croissance économique.

Intégrer les critères sociaux et environnementaux au calcul de la croissance est primordial, mais ne doit pas nous distraire de l’objectif : garantir aux citoyens le financement de politiques publiques de qualité, et conserver une croissance raisonnable, soutenable et donc durable.

LUTTER CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Inverser la courbe du réchauffement climatique est probablement le plus grand défi de l’histoire de l’humanité.

L’enjeu est limpide. Il s’agit de garantir aux générations futures un environnement où la vie est possible, et préserver la diversité qui fait la richesse de notre planète.

Ce combat doit être mené de front par tous les pays du monde, et à chaque échelle, en tenant compte de ce que chacun est capable de faire. Nous n’avons pas le droit à l’échec. 

Tandis que certains devront renoncer à un mode de consommation auquel ils aspiraient, nous devons repenser notre mode de vie. 

Cela implique plusieurs choses :

  • Tout d’abord, les citoyens doivent adhérer aux mesures prises. Le dialogue démocratique est la seule voie pour faire avancer les choses. Aucun pays totalitaire n’a jamais mené une politique environnementale efficace. Sans respect des droits fondamentaux, c’est l’échec.
 
  • Ensuite, il est primordial de mener des politiques qui soient efficientes. L’enjeu est immense, et anxiogène pour de nombreux citoyens. Ces derniers sont une proie facile pour le dogmatisme et le populisme. Sans politiques pragmatiques et méthodiques, c’est l’échec.
 

Enfin, pour innover et développer des alternatives aux biens et services les plus polluants, il faut faire basculer des pans entiers de notre économie vers une économie durable. Cela implique des investissements énormes. Sans croissance économique, c’est l’échec.

LA DÉFENSE DE NOS VALEURS DÉMOCRATIQUES

J’ai toujours été passionné d’Histoire. Et plus on étudie notre passé, plus on se rend compte que l’Histoire de l’Humanité a un sens, une direction. Elle tend vers l’unification, la recherche de la liberté, et une meilleure compréhension de l’univers.

Pour soutenir ces évolutions positives, nos sociétés se sont dotées de principes généraux et de valeurs fondamentales : le droit à la vie, la liberté d’expression, le droit de propriété, la liberté de s’associer, la liberté d’opinion, ou encore les droits sociaux, économiques et culturels.

Nous avons mis en place des systèmes politiques qui protègent les citoyens contre le pouvoir arbitraire, en séparant les pouvoirs, et en traitant tous les citoyens de manière égale.

Force est de constater que ce modèle de société – qui est le seul à ce jour à permettre l’émancipation et la recherche individuelle du bonheur – est remis en question par des pays de plus en plus nombreux, et de plus en plus puissants. 

Qu’ils soient guidés par une idéologie socioéconomique (la Chine, la Corée du Nord), nationaliste (la Russie) ou religieuse (l’Iran), ces pays mènent un combat sans merci contre nos valeurs et contre nos pays.

La génération de mes grands-parents a subi les conséquences directes de la folie nationaliste. La génération de mes parents a observé les ravages du communisme, tout en grandissant dans le fantasme d’une paix éternelle.

Tout porte à croire que notre génération devra se battre farouchement pour ses valeurs et garantir à la génération de nos enfants un monde de liberté. La démocratie a un prix.

LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES COMME UN ENJEU MAJEUR

Mener des politiques publiques consiste à mobiliser des moyens financiers pour améliorer la vie des citoyens. Cela fait maintenant plusieurs décennies que le coût de l’Etat-providence est absorbé, non pas par de la croissance économique, mais par de la dette publique.

Si l’on jette un œil dans le rétroviseur, on observe une explosion de la dette publique. La perte de contrôle est totale. Or, une dette a un coût. Lorsque les intérêts sont faibles, ce coût est gérable. Mais l’économie est faite de cycles et les taux ne restent jamais bas éternellement.

Nous sommes en train de vivre une remontée de ces taux, et d’ici quelques années, le poids de la dette va devenir insoutenable à politique inchangée.

En matière de dette publique, nos sociétés sont devenues gourmandes et de nombreux citoyens ont tendance à croire qu’on peut laisser filer les déficits indéfiniment… et impunément. Des personnalités politiques de premier plan, convaincantes mais intellectuellement peu scrupuleuses, n’hésitent pas à enfumer à coup de propos rassurants, voire à soutenir que la dette pourrait ne jamais être remboursée.

De ma vie d’avocat d’affaires, je retiens cependant que c’est rarement au débiteur que revient la décision d’annuler sa dette, à moins qu’il soit convaincu de ne plus jamais avoir besoin d’emprunter quoi que ce soit…

La dette est un outil financier efficace lorsqu’il s’agit d’investir pour l’avenir, pas quand il s’agit de couvrir des coûts de fonctionnement. A cet égard, ce qui est vrai pour n’importe quel ménage, et n’importe quelle entreprise, est aussi vrai pour l’Etat.

LES OUTILS POUR Y PARVENIR ?

LA FISCALITÉ

Chaque citoyen doit concourir aux dépenses publiques à concurrence de ses capacités. Que ce soit au travers de la fiscalité des travailleurs, des consommateurs, des entreprises ou la fiscalité immobilière, l’Etat capte les ressources qui lui permettent d’organiser et d’améliorer la vie en société.

Une politique fiscale efficace doit être juste, et compréhensible pour le contribuable.

Aujourd’hui, l’essentiel des recettes de l’Etat provient des entreprises et des travailleurs. Certains revenus du capital ne sont pas taxés, ce qui développe un sentiment d’injustice dans le chef des travailleurs. 

Par ailleurs, la complexité de notre fiscalité est telle que seul le concours de professionnels permet d’optimiser le paiement des impôts, ce qui crée des injustices. S’il est important de rendre la fiscalité plus lisible, il ne faut pas tomber dans l’excès de simplifications.

La fiscalité est un outil de redistribution, mais sert également à inciter les citoyens à adopter certains comportements. Les « niches fiscales » sont un moyen pour l’Etat de favoriser des comportements bénéfiques à la société dans son ensemble.

LA DÉPENSE PUBLIQUE COMME MOYEN DE FAÇONNER LE MONDE

La dépense publique est faite de choix politiques. Le poids de la dépense publique dans l’économie est loin d’être négligeable.

Il est donc primordial que l’Etat utilise cet argent à bon escient.

A tous les niveaux de pouvoirs, on observe que la part d’argent public consacrée aux frais de fonctionnement des administrations est toujours plus importante. Ces dépenses récurrentes sont consenties au détriment des projets et des investissements.

Il est primordial de rationaliser la part des dépenses consacrée au fonctionnement des administrations et de mobiliser ces moyens financiers dans les projets qui font avancer la société.

En matière de lutte contre le réchauffement climatique et de santé, les choix politiques sont fondamentaux. Aujourd’hui encore, on constate que de l’argent public est consacré à soutenir des activités néfastes pour la santé ou l’environnement.

Il est aussi urgent que fondamental de basculer ces dépenses publiques vers une économie plus profitable, que ce soit en matière de nourriture saine, d’économie durable, de soins de santé, d’enseignement ou encore de culture.

LE PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ POUR DÉCUPLER L’IMPACT

Les états ne sont pas les seuls à mobiliser des ressources financières importantes. Dans le PIB mondial, les entreprises – petites ou grandes – se taillent une part importante du gâteau.

Si les entreprises sont une source d’emploi, d’innovation et de recettes fiscales pour l’Etat, certaines d’entre elles disposent de moyens humains et financiers qui doivent être mobilisés pour mener des politiques publiques de grande ampleur.

Dans le débat public, on observe une tendance à opposer le « monde des affaires » et le « monde politique ». Les entreprises ne seraient animées que par la recherche de profit, tandis que les autorités publiques détiendraient le monopole de la recherche du bien commun.

Cette vision manichéenne du monde est largement dépassée.

Pour avoir un pied dans le monde des affaires, et un pied dans la « chose publique », je constate que de plus en plus d’entreprises se soucient de l’impact positif que leurs activités ont sur la société. Je constate aussi que certaines administrations sont gangrénées par l’immobilisme, la lenteur de leurs process et une certaine forme de conservatisme.

Associer le meilleur des deux mondes permet souvent de mener des projets que les administrations seraient incapables de conduire seules, et dans lesquels les entreprises pourraient bien souvent trouver un intérêt. 

Face aux défis qui nous sont connus, associer le secteur privé aux politiques publiques est de toute première importance.

L’ÉCOLE ET LA CULTURE COMME OUTILS DE TRANSMISSION

Durant la seconde Guerre mondiale, il fut proposé à Winston Churchill de couper dans le budget de la culture pour soutenir l’effort de guerre. Il répondit « Mais alors, pourquoi nous battons-nous ? »

La finalité d’une société démocratique est de permettre à tous les citoyens d’accéder au bonheur, et à la société tout entière de progresser.

De tous temps, la culture, mais aussi les loisirs, la gastronomie et les Arts sont autant de moyens pour l’Homme de s’élever. Les expressions artistiques et la recherche du bonheur sont des conditions existentielles de la démocratie.

Elever les futures générations, c’est aussi la mission de l’Ecole. Un enseignement ouvert et libre, financé à la hauteur de l’enjeu, c’est la condition sine qua non pour permettre à nos enfants, dans les années qui viennent, de poser des choix éclairés pour leur avenir.